On est montés dans la voiture électrique la moins chère de 2024

Quelques semaines avant sa commercialisation, nous avons pu découvrir l’une des voitures qui risque le plus de faire parler d’elle cette année. Vendue à 23 000 euros (hors bonus), la Citroën ë-C3 nous a étonné par sa qualité de fabrication. La preuve en vidéo.

Le plus grand succès récent de Citroën, la C3, va connaître une nouvelle déclinaison électrique. L’ë-C3, c’est son doux nom, a fait une arrivée remarquée dans le catalogue du constructeur français. Sérieuse dans sa fiche technique, audacieuse d’un point de vue design, elle sera également particulièrement agressive niveau prix. C’est très simple, en 2024, l’ë-C3 devrait être la voiture électrique la moins chère du marché en France.

Plus grande, mieux finie et dotée d’une meilleure autonomie que la Dacia Spring, elle s’affiche à un tarif légèrement supérieur (à partir de 23 300 euros) mais, à l’inverse de sa rivale roumaine, elle peut prétendre au bonus écologique pour faire passer son prix sous la barre fatidique des 20 000 euros. À ce tarif, elle est tout simplement sans rival, du moins sur le papier. Mais qu’en est-il dans la réalité ?

Avant de pouvoir conduire la nouvelle citadine de Citroën, nous avons déjà pu en avoir un premier aperçu, lors d’une présentation statique de la voiture. L’occasion pour nous d’aller voir de près le travail réalisé par les ingénieurs et les designers de la marque aux chevrons sur celle qui sera sans doute la voiture la plus importante de Citroën cette année.

Nouveau look pour une nouvelle vie

Si la partie technique de l’ë-C3 n’est pas tout à fait nouvelle (une version équivalente de la voiture roule déjà en Inde et au Brésil), ce n’est pas le cas de son design. Le principal travail de Citroën n’a pas seulement consisté à rendre compatible sa voiture low cost pour coller aux exigences du marché européen. Il a également fallu changer côte design et c’est sans doute sur ce point que l’ë-C3 a connu sa plus grande révolution.

En effet, cette quatrième génération de C3 n’a tout simplement rien à voir avec les précédentes itérations. Depuis 2002, date de son premier lancement, la citadine de Citroën joue sur les rondeurs et un aspect tout en douceur. La nouvelle version prend une direction opposée. Angles marqués, coupes franches, lignes droites et horizontales prolongées… le tout donne une impression plus cubique, surtout de loin.

Mais dès lors qu’on s’approche de la nouvelle ë-C3, on constate un travail bien plus détaillé sur les formes et bien plus de relief entre les différentes parties de la carrosserie. Ce jeu sur les formes est tout sauf anodin, il permet aussi à la lumière de se refléter différemment sur chaque partie de la voiture. Ainsi, l’ë-C3 joue avec les reflets lumineux pour mieux mettre en valeur ses formes et son coloris bi-ton.

Autre élément assez rare pour une voiture accessible : le soin apporté aux détails esthétiques. Les designers de Citroën se sont amusés à intégrer des chevrons à plusieurs endroits, notamment sur des plastiques leur donnant ainsi un aspect qualitatif dont ils sont dépourvus naturellement. Ce genre de procédé est généralement réservé aux véhicules plus haut de gamme. Idem pour les « Color clips », ces petits inserts colorés que le propriétaire de la voiture peut changer selon ses envies pour personnaliser davantage son véhicule.

En plus du coup de crayon, l’autre modification majeure, réside dans la hauteur de l’ë-C3. Sa garde au sol a été rehaussée de 6,2 cm. Un effort qui a été prolongé au niveau de l’assise qui est 7,6 cm plus haute que sur la précédente C3. Ainsi, la nouvelle citadine reprend quelques codes chers au SUV, notamment la position de conduite surélevée, sans faire exploser ses proportions. Elle mesure tout juste 4 mètres de long.

Un habitacle soigné

Peut-être plus impressionnant que l’extérieur est… l’intérieur de l’ë-C3. Mais ce n’est pas tant par son originalité que par sa qualité perçue que l’habitacle de la citadine surprend. Rappelons nous, nous sommes à bord de la voiture électrique la moins chère du marché. Or rien ne laisse transparaitre ce niveau de prix lorsqu’on regarde les matériaux utilisés ou qu’on juge de la qualité de fabrication à l’intérieur. Certes, les deux finitions que nous avons pu observer correspondaient au milieu et au haut de gamme de l’ë-C3.

Nous n’avons pas encore pu monter à bord de la version à 23 300 euros, mais hormis quelques finitions et coloris celle-ci n’aura qu’à déplorer la disparition de l’écran central de 10 pouces. En lieu et place, le propriétaire sera invité à utiliser son smartphone et une application dédiée. Cette recette a déjà été éprouvée par la Seat Mii électrique ou encore l’Ami.

Pour le reste, le poste de pilotage est très soigné, on apprécie la présence d’un volant à double méplat au-dessus duquel vient s’inscrire un affichage très discret pour l’instrumentation. Pour tout le reste, c’est l’écran central qui prend la main avec un OS légèrement tristounet mais qui en plus de faire l’affaire pourra être remplacé par Android Auto ou Apple CarPlay. Mention spéciale pour le planificateur. Sur ce point Citroën n’a pas fait les choses à moitié puisqu’il s’appuie sur l’algorithme le plus performant du marché, celui de l’application ABRP. Le constructeur s’est permis d’ajouter une surcouche utilisateur plus conviviale, bien lui en a pris.

Lire : Citroën ë-C3 vs Renault R5 électrique : le match des voitures électriques françaises à moins de 25 000 euros

Et sous le capot ?

Même s’il ne s’agit pas ici de l’objet de ce tour du propriétaire, il convient de revenir brièvement sur la fiche technique de cette Citroën ë-C3. La citadine aux chevrons embarquera une motorisation unique de 83 kW, soit 113 ch. Ce moteur n’en fera évidemment un foudre de guerre mais ses 11 secondes pour passer de 0 à 100 km/h ou encore sa vitesse de pointe de 135 km/h sont tout à fait adaptés à son usage, c’est à dire essentiellement urbain.

Il en va de même pour la batterie. L’ë-C3 aura une seule proposition en la matière avec un bloc de 44 kWh permettant d’atteindre en théorie 320 km en cycle mixte (WLTP). Sur le papier, la citadine de Citroën n’est pas taillée pour le voyage longue distance, mais sa capacité de recharge rapide de 100 kW devrait sans doute être un argument pour les plus téméraires. Toujours est-il qu’au vu de son prix et de son positionnement la citadine aux chevrons affiche une fiche technique cohérente et équilibrée. Ce n’est donc pas sur ce point qu’elle sera prise en défaut. Ce ne sera pas non plus sur son tarif.

Un prix canon

Le modèle de base de l’ë-C3 démarre à 23 300 euros ce qui en fait la voiture électrique la moins chère du marché… une fois le bonus écologique appliqué. La finition la plus élevée dépasse à peine les 27 000 euros ce qui la rend également compatible avec le coup de pouce de l’état. Pour parvenir à être moins chère qu’une Dacia Spring tout en appliquant une recette sensiblement identique (recycler une plateforme technique utilisée sur les pays émergents), Citroën a fait un choix que Dacia ne peut se permettre pour le moment : produire son véhicule en Europe.

Ainsi, ce qui permet à Citroën d’être éligible au bonus et devenir plus accessible qu’une Spring tout en étant plus grande et mieux équipée, c’est le fait qu’elle sera produite en Slovaquie, dans l’usine historique qui produisait les C3.

C’est simple avec un tarif réel à 19 300 euros, l’ë-C3 n’a selon nous aucun rival sérieux. Il serait difficilement compréhensible de luis préférer une Spring. Ses seuls rivaux potentiels sont la MG4 (mais à un tarif supérieur) et la future R5 E-Tech de Renault dont l’entrée de gamme devrait elle aussi débuter sous les 25 000 euros. Citroën a un boulevard devant lui en ce début d’année, saura-t-elle en profiter ? Pour ça, il faudra déjà convaincre par ses performances sur route. Premier élément de réponse en mai, date à laquelle Citroën devrait organiser les essais de sa nouvelle star.

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